Sadourny : «En deux mois, j’ai connu deux stades mythiques»

Sadourny : «En deux mois, j’ai connu deux stades mythiques»

 

Vous avez une bonne raison de vous souvenir de France-Angleterre 1998…

C’était vraiment un match particulier dans la mesure où il s’agissait du premier match de l’équipe de France de rugby au Stade de France. En novembre, on avait fait la fermeture du Parc des Princes en prenant une branlée contre les Boks. Et à la sortie de ce Tournoi, on fait le Grand Chelem.

Puisque vous avez connu les deux, plutôt Parc ou Stade de France ?

Le Parc des Princes, c’était une arène. Le Stade de France, c’est un peu plus grand. Les spectateurs étaient plus proches de nous au Parc. Et il y avait vraiment du bruit.

C’était donc huit semaines après la déroute face aux Boks…

Contre les Boks, on aurait pu jouer deux heures de plus, c’était pareil. On est passé complètement à côté. Pour la fermeture du Parc, on voulait bien finir et à la sortie, on prend une grosse branlée. Après ce match, il y a une grande lessive. Je n’en ai pas fait partie, tant mieux. Et là, premier match, ouverture au Stade de France, les Anglais… Du coup, il y avait un peu de pression.

 

Et vous gagnez…

Oui, je me souviens avoir marqué un drop dans les dernières minutes. Le premier match du Tournoi est le plus important. Il faut le gagner. Comme c’est quand même une grosse pression lors du Tournoi, il vaut mieux recevoir et gagner le premier car cela déclenche beaucoup de choses derrière. Quand tu perds le premier, tu peux rentrer dans une spirale mentale négative. Cette saison, si on bat l’Irlande, je suis certain qu’on gagne ensuite en Ecosse puis face à l’Italie et après on reçoit l’Angleterre pour la gagne.

Après, vous enchaînez avec l’Ecosse, un match tranquille, puis l’Irlande.

Ce n’est jamais tranquille en Ecosse (rires). Je me souviens de l’Irlande où on avait eu un peu de difficulté. On gagne dans les dernières minutes. À l’époque, on avait dit qu’on les avait pris un peu de haut mais je ne crois pas. En fait, des Irlandais, ça reste des Irlandais.

Et puis le match du Grand Chelem face au pays de Galles mais pas au pays de Galles…

On joue à Wembley stade mythique parce que l’Arms Park était en travaux. Sur ce match, tout nous a réussis. On prend rapidement le score puis après on est complètement relâché et on étouffe complètement les Gallois.

Il n’y avait pas la pression du Grand Chelem ?

Non que du positif. Surtout, on était très heureux d’être ensemble et très heureux d’être à Wembley. En deux mois, j’ai connu deux stades mythiques. Et surtout Wembley, parce qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs qui l’ont connu. Pour les joueurs qui ont évolué là-bas, cela fait partie de notre patrimoine.

Parallèlement, cette année-là, c’est un peu le grand décollage de Colomiers…

Oui il y a la victoire en Conférence européenne face à Agen aux Sept-Deniers et une demi-finale de championnat qu’on perd à Nîmes contre Perpignan. C’est cette année-là qu’on avait la plus grosse chance d’être champion de France. En 1998, on est au milieu de 4-5 ans de phase ascendante et on finit pas loin du Graal. On avait un père spirituel qui s’appelait Michel Bendichou, tout était en ébullition.

Vos sélections ont fait connaître Colomiers ?

Oui, nous étions deux en équipe de France avec Fabien Galthié.

Cela faisait un «+» pour l’image de Colomiers et amenait un peu d’espoir pour d’autres joueurs qui pouvaient rêver d’équipe de France comme c’est arrivé avec Hervé Couffignal, Stéphane Graou ou Yannick Bru qui était reparti au Stade Toulousain.

Comment définissiez-vous à l’époque le poste d’arrière ?

Il fallait surtout être en parfaite harmonie avec ce que j’appelle la triplette, les deux ailiers. Que ce soit en équipe de France ou avec Colomiers. Rien qu’au regard, on savait ce qui allait se passer et ce qu’il fallait faire. On avait des automatismes. Il y avait une totale confiance entre les trois.

Et le secret de l’arrière intercalé ?

Le secret, c’était surtout de prendre du plaisir en s’intercalant et que ce plaisir soit ressenti par les spectateurs. Après, parfois, on aurait dû cadenasser des matches mais pendant deux ans consécutifs, on a fait le Grand Chelem.

Vous aviez une entière liberté à l’arrière ?

Oui, mais il fallait faire gaffe. Je ne faisais pas n’importe quoi non plus. Il fallait que j’assure l’essentiel. Surtout nous étions des joueurs capables d’envoyer du jeu à certains moments et de calmer ensuite. Et puis, c’était une équipe homogène avec un bon lien avants trois-quarts.

En quoi le poste d’arrière a changé aujourd’hui ?

Cela a changé dans la prise de risque. Il y a certains joueurs comme Dulin ou Palis qui contre-attaquent mais il y a moins de prise de risque et plus d’occupation au pied. Aujourd’hui, chez un arrière, on regarde davantage la longueur de son jeu au pied que sa capacité à contre-attaquer.

Dans la contre-attaque, il fallait que tout le monde soit en place…

Tout le monde savait que quoi qu’il arrive, j’allais contre-attaquer. Tout le monde était au jus et tout le monde était en mouvement.

Vous avez une carrière tellement riche qu’il semble difficile de retenir un souvenir particulier. Y parvenez-vous ?

Oui, le meilleur, c’est la demi-finale de Coupe du monde qu’on perd à Durban en 1995. C’est tout un contexte auquel je pense. Une Coupe du monde où tout un public est derrière l’Afrique du Sud, où tu te prépares trois fois parce que le terrain est inondé et sur lequel des gens enlèvent l’eau, parce que si le match est reporté, l’Afrique du Sud a perdu. On avait l’équipe pour être championne du monde.

Et c’est quand même un bon souvenir alors que vous avez perdu à une marche d’une finale de Coupe du monde ?

Oui, c’est un super souvenir parce qu’on ne passe pas très loin mais il y a des paramètres qu’on ne maîtrisait pas.

Et cette victoire avec Colomiers au Stadium face au Stade ?

Ah oui. Un mardi soir, le Stadium plein. Et une victoire de Colomiers. J’ai vu ça depuis les tribunes parce que j’étais grippé. Comme on n’avait jamais gagné, les mauvaises langues ont dit que j’étais le chat noir, vu que je n’étais pas sur le terrain. J’ai vu ça depuis les tribunes mais j’étais content d’avoir gagné.

 

En quoi le poste d’arrière a changé aujourd’hui ?

Cela a changé dans la prise de risque. Il y a certains joueurs comme Dulin ou Palis qui contre-attaquent mais il y a moins de prise de risque et plus d’occupation au pied. Aujourd’hui, chez un arrière, on regarde davantage la longueur de son jeu au pied que sa capacité à contre-attaquer.

Dans la contre-attaque, il fallait que tout le monde soit en place…

Tout le monde savait que quoi qu’il arrive, j’allais contre-attaquer. Tout le monde était au jus et tout le monde était en mouvement.

Vous avez une carrière tellement riche qu’il semble difficile de retenir un souvenir particulier. Y parvenez-vous ?

Oui, le meilleur, c’est la demi-finale de Coupe du monde qu’on perd à Durban en 1995. C’est tout un contexte auquel je pense. Une Coupe du monde où tout un public est derrière l’Afrique du Sud, où tu te prépares trois fois parce que le terrain est inondé et sur lequel des gens enlèvent l’eau, parce que si le match est reporté, l’Afrique du Sud a perdu. On avait l’équipe pour être championne du monde.

Et c’est quand même un bon souvenir alors que vous avez perdu à une marche d’une finale de Coupe du monde ?

Oui, c’est un super souvenir parce qu’on ne passe pas très loin mais il y a des paramètres qu’on ne maîtrisait pas.

Et cette victoire avec Colomiers au Stadium face au Stade ?

Ah oui. Un mardi soir, le Stadium plein. Et une victoire de Colomiers. J’ai vu ça depuis les tribunes parce que j’étais grippé. Comme on n’avait jamais gagné, les mauvaises langues ont dit que j’étais le chat noir, vu que je n’étais pas sur le terrain. J’ai vu ça depuis les tribunes mais j’étais content d’avoir gagné.

 

La Dépêche du Midi le 7 mars 2018.